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vie des idees - Page 3

  • La vie des idées : Reconstruire le libéralisme

    Pour John Dewey, le libéralisme a perdu dans le monde contemporain la force de contestation politique qu’il avait à sa naissance. Le reconstruire suppose de changer les conditions sociales de notre action.

    Recensé : John Dewey, Après le libéralisme ? Ses impasses, son avenir, introduction par Guillaume Garreta ; traduction par Nathalie Féron. Paris, Climats, Flammarion, 2014, 173 p., 16 €.

    Il faut relever l’importance de cette édition des trois conférences prononcées par J. Dewey en 1935 à l’université de Virginie. Réécrites et amplifiées, elles ont été publiées sous le titre anglais : Liberalism and Social Action. On regrettera que pour des raisons éditoriales, le titre Après le libéralisme ? ait été imposé. Il y a là une ambiguïté qui n’est pas dans l’original et qui enveloppe presque un contre-sens ! La question posée n’est sans doute pas celle d’un dépassement du libéralisme mais plutôt, et conformément aux réquisits de l’analyse pragmatiste de l’« action sociale » chez J. Dewey, celle de son accomplissement. Il faudrait parler plus justement encore de sa « reconstruction ». L’élaboration théorique d’un tel procès ne peut pas être séparée des conditions de l’action sociale de celles et ceux qui, dans les situations pratiques où ils se trouvent, subissent les conséquences de la crise du capitalisme.

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  • La Vie des Idées : Une histoire marxiste des idées politiques

    E. Meiskins Wood entend construire une nouvelle histoire des idées politiques, qui prenne en compte les contextes économiques et sociaux au sein desquels elles se développent. Cette histoire montre comment la théorie politique depuis la Grèce ancienne a peu à peu exclu le peuple de la participation politique.

    Recensé : Ellen Meiksins Wood, Des citoyens aux seigneurs. Une histoire sociale de la pensée politique de l’Antiquité au Moyen-Âge, Montréal, Lux, trad. V. Dassas et C. St-Hilaire, 2013 (2008), 22€.

    Une histoire matérialiste de la théorie politique

    Si la séparation entre l’économie et la politique est surtout un phénomène propre à la société moderne capitaliste, il n’est pas moins intéressant de constater qu’il existe, au sein de la théorie politique occidentale, une longue tradition qui, depuis les stoïciens déjà, a tenté de distinguer ces deux champs, en réconciliant l’égalité naturelle de tous les hommes avec une inégalité économique et sociale rationnellement justifiée.

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  • La Vie des Idées : Rawls par lui-même

    L’entretien accordé par Rawls en 1991, aujourd’hui traduit en français, offre une excellente porte d’entrée dans l’œuvre du philosophe américain. On y apprend que celui-ci ne séparait pas son travail philosophique de son engagement politique ; et l’importance qu’il accordait aux procédures de justification, essentielles dans une société pluraliste.

    Recensé : John Rawls, Justice et critique, trad. par L. Foisneau et V. Munoz-Dardé, Paris, Éditions de l’EHESS, 2014, 88 p., 8 €.

    Luc Foisneau et Véronique Munoz-Dardé publient aux Éditions de l’EHESS dans la collection « audiographie, la voix des sciences sociales » un entretien accordé par John Rawls en 1991 à trois de ses étudiants de Harvard, l’université dans laquelle il a enseigné la philosophie morale et politique pendant plus de trois décennies. Cet entretien intitulé Justice et Critique s’inscrit, comme le notent Luc Foisneau et Véronique Munoz-Dardé au tout début de leur introduction, dans le « schéma d’un rapport inversé » (p. 8). Ce sont les étudiants qui, au contraire de ce qui se passe dans le cadre d’un cours, conduisent l’entretien.

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  • La Vie des Idées : Des médias de masse au multimédia

    Recensé : Fred Turner, The Democratic Surround : Multimedia and American Liberalism from World War II to the Psychedelic Sixties, Chicago, University of Chicago Press, 2013, 376 p., 25 €.

    D’où vient le multimédia ? Pas seulement de technologies modernes, mais plus profondément d’une réflexion menée aux États-Unis, dès les années 1930, sur l’usage des médias de masse par les régimes totalitaires. Fred Turner en retrace la genèse en croisant les sciences politiques, l’histoire de l’art et les sciences de la communication.

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  • La Vie des Idées : Le travail incertain

    Les comédiens intermittents et journalistes pigistes sont soumis à un régime d’emploi discontinu qui répond aux spécificités du travail par projet. Le sociologue Olivier Pilmis montre à partir d’une enquête approfondie que l’organisation de leurs carrières vise notamment à juguler l’incertitude générée par l’intermittence des engagements.

    Recensé : Olivier Pilmis, L’intermittence au travail. Une sociologie des marchés de la pige et de l’art dramatique, Economica, 2013, 193 p., 26 €.

    L’intermittence au travail. Contrairement à ce que le titre de l’ouvrage d’Olivier Pilmis peut laisser penser au premier abord, il ne s’agit pas d’un livre supplémentaire sur les intermittents du spectacle [1]. Ou plutôt pas exclusivement. Dans cet ouvrage tiré d’une thèse de sociologie soutenue en 2008, l’auteur met en regard le cas des comédiens intermittents du spectacle et celui des journalistes pigistes. Par-delà leurs spécificités, ceux-ci ont en commun de vendre leur force de travail sur des marchés que l’auteur qualifie d’ « incertains » : la discontinuité de l’emploi y est la règle et une grande incertitude règne sur la qualité des biens qui s’y échangent.

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  • La Vie des idées - Le monde en 2050 Entretien avec Agnès Bénassy-Quéré, Lionel Fontagné, Jean Fouré

    À quoi ressemblera le monde économique en 2050 ? La projection des grandes tendances actuelles fait apparaître que le centre de gravité de l’économie mondiale est appelé à basculer vers les pays émergents — en premier la Chine et l’Inde — mais aussi l’Afrique sub-saharienne dont la croissance va bientôt prendre la première place.

    Agnès Bénassy-Quéré est Professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chercheur associé à l’École d’économie de Paris et au CESifo de Münich, et Présidente-déléguée du Conseil d’analyse économique. Elle a dirigé le CEPII de 2006 à 2012.

    Lionel Fontagné est Professeur à l’École d’Économie de Paris, Université Paris I Panthéon-Sorbonne, et Directeur du Centre d’Économie de la Sorbonne (UMR 8174 du CNRS). Il a dirigé le Centre d’Études Prospectives et d’Informations Internationales (CEPII), de 2000 à 2006.

    Jean Fouré, diplômé de l’École Polytechnique et de l’ENSAE, est économiste au CEPII où il développe les modèles MIRAGE (politiques commerciales) et MaGE (croissance de long-terme).

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  • La Vie des Idées - L’opinion publique et ses élites

    Dans sa Critique de l’opinion publique, parue en 1922 et récemment traduite en français, F. Tönnies analyse l’émergence dans les sociétés modernes de ce tribunal moral qu’est l’opinion publique, aussi puissant que l’était la religion. Mais ce rapprochement l’empêche de voir que cette expression collective est le plus souvent mise sous contrôle.

    Recensé : Ferdinand Tönnies, Critique de l’opinion publique, traduit de l’allemand par Pierre Osmo, Gallimard, Paris, 2012. 784 p., 36, 90 €.

    La réception française de l’œuvre de Ferdinand Tönnies (1855-1936), considéré outre-Rhin comme l’un des « pères fondateurs de la sociologie » (avec Georg Simmel et Max Weber, qui lui doivent nombre de problématiques et d’intuitions), a été assez sinueuse. Plus vite traduit et introduit en France que Weber [1], il est ensuite tombé dans un oubli et un discrédit presque complet. Mais il connaît actuellement une sorte de seconde naissance : Communauté et société, son ouvrage majeur de 1887, a été retraduit en 2010 [2], et dans la foulée viennent d’être publiées sa monographie sur Marx [3] (1921) ainsi qu’une monumentale Critique de l’opinion publique (1922).

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  • La Vie des Idées - Ethnographie du racisme ordinaire, Entretien avec Elijah Anderson

    Selon Elijah Anderson, le ghetto noir est une source majeure de stéréotypes raciaux et de discrimination. Il en étudie me fonctionnement dans un contexte de relations raciales en pleine évolution.

    Elijah Anderson est un sociologue américain, specialiste de l’ethnographie urbaine et enseignant à l’Université de Yale. Il est l’auteur de “The Iconic Ghetto” (The Annals of the American Academy of Political and Social Science, 2012) et de The Cosmopolitan Canopy. Race and Civility in Everyday Life (Norton Books, 2011), recensés sur La Vie des Idées et Book&Ideas : Stéphane Tonnelat, L’Amérique, modèle de civilité ?, 6 décembre 2011 & Linda Haapajärvi, Rébecca Ndour, De l’Afrique imaginaire à la banlieue emblématique, 3 juillet 2013.
     
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  • La Vie des Idées - L’expérimentation pour renouveler les politiques publiques ?

    Le recours à l’expérimentation est de plus en plus souvent cité comme une forme prometteuse de réforme des politiques publiques. Elle permet de faire connaître les effets réels de ces politiques sur leurs bénéficiaires. Encore faut-il que ces résultats soient fondés sur des données objectives et réellement pris en compte.

    Les auteurs de cet essai travaillent au sein de la Mission d’animation du Fonds d’expérimentation pour la jeunesse (FEJ) (Direction de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et de la Vie Associative). Ils s’expriment ici à titre personnel et leurs propos ne sauraient engager l’administration.

    L’évaluation des politiques publiques est sur toutes les lèvres et dans tous les textes qui recommandent de déterminer quelles politiques publiques sont efficaces et lesquelles ne le sont pas assez pour être poursuivies. La prolifération du terme cache une très grande hétérogénéité des pratiques : inspections, audits, tableaux de bord, palmarès, baromètres, pilotage par les résultats sont autant d’exemples d’« évaluations » qui sont d’abord des transformations des modes de gestion des entreprises et des administrations [1]. L’évaluation mise en œuvre dans le cadre des expérimentations et dont traite cet article vise, elle, à mesurer les effets d’une politique publique sur ses bénéficiaires.

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  • La Vie des Idées - La république au secours de la démocratie

    Pour Philip Pettit, la participation au pouvoir n’est pas par elle-même la condition de la liberté en démocratie. Ce qui importe, c’est le contrôle républicain que le peuple peut exercer sur le gouvernement et qui permet de vérifier que les décisions du pouvoir vont bien dans le sens du bien commun.

    Recensé : Philip Pettit, On the People’s Terms. A Republican Theory and Model of Democracy, Cambridge University Press, 2012, 338 p.

    Dans son dernier ouvrage, On the People’s Terms. A Republican Theory and Model of Democracy, Philip Pettit poursuit l’entreprise de définition d’un républicanisme contemporain entamée quinze ans plus tôt avec Républicanisme [1]. S’il s’agissait surtout dans cet ouvrage de démontrer la supériorité de la conception proprement républicaine de la liberté comme non-domination sur la conception libérale de la liberté, Ph. Pettit s’attache à présent à clarifier l’importance décisive des institutions et procédures démocratiques au sein de la théorie républicaine – qui, au contraire du libéralisme, ne saurait se passer de démocratie. Il s’agit de penser la « légitimité politique » (p. 3) au sein de la république : celle-ci dépend de la définition et de la mise en œuvre d’une politique républicaine « dans des termes fixés par le peuple », autrement dit, d’une démocratie de contrôle que l’ouvrage s’attèle à définir.

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  • La Vie des idées - Réduire la dette publique, une priorité ? par Henri Sterdyniak

    La priorité est, nous dit-on, de réduire les dettes publiques, pour rétablir la confiance, faire baisser les impôts, relancer la croissance. Selon H. Sterdyniak, une politique générale de restriction budgétaire se traduirait au contraire par une chute de la production, une baisse des recettes fiscales, une dégradation du ratio d’endettement, sans pour autant rassurer les marchés. La crise n’en serait que prolongée.

    La crise des années 2008-2012 ne provient pas de la hausse excessive des dépenses, des déficits ou des dettes publics. En 2007, le solde public de l’ensemble des pays de l’OCDE ne présentait qu’un déficit de 1,3% du PIB ; celui de l’ensemble des pays de la zone euro de 0,7%. Les dettes publiques étaient stables, à 40% du PIB pour la dette nette de l’ensemble des pays de l’OCDE (Voir Mathieu et Sterdyniak, 2019). Mais la crise a provoqué une forte hausse des déficits et dettes publics puisque les États ont dû intervenir pour sauver les systèmes financiers, pour soutenir l’activité et ont enregistré une forte baisse de leurs recettes fiscales. La plupart des pays développés ont connu une hausse de leur dette publique nette de l’ordre de 30 points de PIB. En 2012, les déficits des États-Unis et du Royaume-Uni restent de 8,5% du PIB, celui du Japon de 10%, dans la zone euro, le déficit moyen est de 3,3% du PIB, mais il dépasse 6% en Grèce, 8% en Irlande et en Espagne.

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